Le 2 juillet 2025, dans le cadre de la 23e Université de la Paix, organisée dans le cadre de la Chaire Normandie pour la Paix, Mémoire et Avenir de la Paix, en partenariat avec l’Institut international des droits de l’Homme et de la Paix (2IDHP), M. Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’université de Caen Normandie, est intervenu sur un thème au croisement des sciences cognitives et de l’économie : « Impacts neuropsychologiques de conditions économiques dégradées ou incertaines ».

Quand l’économie fragilise le cerveau et la cognition

Son exposé a mis en lumière les effets multiples qu’exercent la précarité, l’instabilité économique et les inégalités sur le cerveau et le fonctionnement psychologique. Les recherches présentées montrent que l’insécurité financière chronique agit comme un vecteur de stress majeur, activant durablement les circuits du stress et de l’anxiété. Ces mécanismes altèrent l’attention, la mémoire de travail et les capacités de prise de décision, avec des conséquences sur l’autonomie et la qualité de vie.

Fragilités et ressources de résilience

M. Platel a rappelé que la pauvreté et l’incertitude économique ne se limitent pas à des difficultés matérielles : elles induisent des boucles neurocognitives délétères, où le stress, l’isolement et la perte de confiance en l’avenir fragilisent les ressources cognitives nécessaires pour s’adapter, apprendre ou se projeter.

L’intervention a également souligné l’importance des facteurs de résilience. Le soutien social, l’éducation, la stimulation cognitive et des politiques publiques inclusives peuvent atténuer les effets neuropsychologiques négatifs liés aux conditions économiques. Ces dimensions rejoignent directement les préoccupations de l’Université de la Paix : la construction d’une paix durable passe aussi par la réduction des inégalités et la préservation du bien-être psychologique des populations.

Penser la paix à travers la santé mentale

En conclusion, M. Platel a invité à considérer les enjeux économiques non seulement comme des questions sociales ou politiques, mais aussi comme des déterminants profonds de la santé mentale et cognitive. Un message fort qui appelle à renforcer le dialogue entre disciplines pour penser la paix dans toutes ses dimensions.