
« Mémoire, vérité et justice » : 50 ans après la dernière dictature en Argentine
06 février 2026 · 17h00 – 19h00
Cette conférence est organisée sous l’égide de la Chaire Mémoire et avenir de la Paix, mais également du Collège d’Excellence de la Faculté de Droit, codirigé par Mmes Eleonora BOTTINI, professeur de droit public et Blandine HERVOUËT, maître de conférences en histoire du droit, à l’université de Caen Normandie.
Entre 1976 et 1983, l’Argentine a connu la dernière dictature de son histoire. S’il s’agissait du huitième coup d’État militaire du XXème siècle, ce dernier régime va se caractériser par un bilan humain terrible : disparitions forcées de personnes, assassinats, prisonniers politiques, enlèvements et appropriations d’enfants, entre autres crimes. En 1983, un régime démocratique est rétabli et l’Argentine va se caractériser par la mise en place immédiate de politiques publiques en lien avec le passé dictatorial. Création d’une commission vérité, la CONADEP, et jugement de neuf des commandants des Forces Armées qui ont dirigé le pays pendant la dictature, « le procès aux Juntes ». Ces deux outils seront suivis de nombreuses initiatives qui s’articulent autour des réclamations de « Mémoire, Vérité et Justice » des organisations de défense de droits humains et de victimes. Si les politiques ne vont pas toujours aller dans le sens des demandes de ces acteurs, le passé dictatorial n’a jamais disparu de la sphère publique et politique argentine.
Le 24 mars 2026, le pays commémora les 50 ans du coup d’État avec un président de la République, Javier Milei, qui prône une autre « vérité » autour du passé dictatorial. À l’opposée de celle revendiquée par les organisations de droits humains, soutenue par les nombreuses décisions de justice depuis 1983 jusqu’à aujourd’hui, l’analyse historique des politiques publiques en lien avec la justice et les actions des instances judiciaires pendant les plus de quarante de démocratie, permettra de mettre en perspective le discours gouvernemental actuel et de mieux comprendre les enjeux liés à la notion de « vérité » dans la construction d’un discours autour d’un passé traumatique.
